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Anne Fournier : « Grâce à ce film, il a repris le goût de l’apprentissage »
Fondation : Qui est à l’origine du concours ?
Anne Fournier : "Nous avons eu cette idée Eric Fournier et moi-même il y a sept ans car la vidéo prenait déjà une place très importante dans la vie des jeunes. C’était le bon moment, d’autant qu’Eric avait été marqué par une expérience qu’il avait vécu en 1986 et qui a été à l’origine de cette envie. Il avait en effet coaché une classe de jeunes en échec scolaire à travers la réalisation d’un documentaire sur l’entreprise et le monde du travail. Ce documentaire, ainsi que la démarche pédagogique, avaient été remarqués et salués tant par les enseignant que par le rectorat, par les parents, etc… Cette expérience avait marqué les esprits. Eric s’était dit qu’il y avait quelque chose à faire, mais hélas la technologie de l’époque ne s’y prêtait pas encore. Ce fut le cas quelques années plus tard. "
Quels enseignements les jeunes peuvent-il tirer en filmant un métier ?
"Faire un film ce n’est pas du hasard ! C’est énormément de travail, cela demande beaucoup de rigueur, il faut mettre en place la bonne méthodologie, respecter des délais très courts. Cela permet aux jeunes d’apprendre à travailler en mode gestion de projet ce qui ne laisse aucune place au hasard. Tout ceci s’anticipe, s’apprend ! Et puis aussi n’oublions pas que ces films permettent aux jeunes d’apprendre beaucoup de choses sur les métiers qu’ils ne voient plus forcément de la même manière par la suite !"
Pourquoi avoir choisi la vidéo comme moyen d’expression ?
"D’abord parce que c’est notre métier, ensuite parce que la technologie s’y prête et que c’est celle utilisée par les jeunes il faut donc les attirer avec ce qu’ils aiment et là où ils sont bons."
Avez-vous une anecdote, un moment fort à raconter autour de ce concours ?
"L’année dernière un prix a été remis à une classe du lycée de Finosello en Corse composée d’élèves "décrocheurs" qui avaient réalisé un film sur une bergère. Le magazine Phosphore m’a appelée quelques mois plus tard car ils voulaient interviewer un des jeunes. Ce fut Florian qui a alors livré au journaliste un témoignage qui m’a beaucoup touchée.
Florian a en effet expliqué au journaliste que, lorsque leur enseignant leur a proposé de participer au concours en filmant une bergère, les élèves n’étaient pas emballés par le métier qui ne les inspirait pas forcément. Mais en se rendant sur place pour réaliser le film, des liens se sont tissés. Lorsque la bergère leur a expliqué que son fromage était bon car elle avait la passion de son métier, Florien a eu un déclic : un métier ça ne sert pas qu’à gagner de l’argent, on peut s’épanouir dans ce qu’on fait et pour être bon dans son métier il faut être passionné ! Suite à cela Florian s’est dit que lui ce qu’il aimait c’était cuisiner, ce qui lui a donné envie de faire un CAP dans la restauration alors qu’il n’allait plus en cours ! Il est aujourd’hui en 2nde professionnelle dans un lycée hôtelier et s’accroche. Grâce à la réalisation de ce film, il a donc appris et repris le gout de l’école et de l’apprentissage. Il a même expliqué que "c’est une belle expérience pour moi qui était fâché avec l’école"."
Pour aller + loin
› Site officiel de "Je filme le métier qui me plait"
› "Halte aux idées reçues sur les métiers" : les résultats !