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Observatoire des Trajectoires Professionnelles, deuxième année : 1 actif occupé sur 4 a connu une transition professionnelle au cours des 12 derniers mois
Le 7 mars 2017, pour la deuxième année consécutive, le Lab’Ho et le Lispe, Laboratoire de l’innovation et de la performance de l’école IGS-RH, ont présenté devant plus de 70 responsables RH les résultats de l’Observatoire des Trajectoires Professionnelles. En France, c’est un actif occupé sur quatre qui fait chaque année l’expérience d’une transition professionnelle, soit près de 7 millions de personnes. Un chiffre qui confirme la tendance observée dans la première édition.
Un chiffre confirmé : 26 % de la population active occupée
Présentée par Ludovic Taphanel, chercheur enseignant au Lispe, et Cécile Mathivet, directrice du Lab’Ho, cette étude quantitative annuelle, menée auprès d’un échantillon Ipsos de 1 000 personnes, met l’accent sur plusieurs points :
- 55% des individus ayant connu une transition sont des femmes ;
- Le fait d’être jeune augmente les probabilités d’avoir connu une transition au cours des 12 derniers mois ;
- Les personnes les moins formées d’une part et les Bac+3 à Bac+8 d’autre part sont particulièrement concernées.
Six trajectoires se dessinent
L’étude permet de dépasser une vision unique du marché de l’emploi et de définir six trajectoires variées :
- Les polymorphes (8,9% des actifs) : femme à 56%, de moins de 34 ans (55%), le Polymorphe a connu plusieurs situations de transition au cours des 12 derniers mois. Si son employabilité est forte, son rapport au travail apparaît compliqué (ennui au travail, surinvestissement …).
- Les mobiles (8,8 %) : plutôt femme et jeune, le Mobile a enchaîné les contrats flexibles (CDD, intérim, multi-activité). Contrairement aux idées reçues, les intérimaires sondés portent un regard plus positif sur leur emploi que les personnes en contrat flexible.
- Les re-actifs (5,1%) : les femmes (64%) et les jeunes de 18-39 ans (60%) sont les plus concernés. Après une période de chômage, un arrêt maladie ou un congé parental, le Re-actif a le sentiment que son équilibre vie professionnelle / vie privée est difficile à respecter.
- Les pré-retraités actifs (1,4%) : homme dans 58% des cas, il connait une transition de fin carrière aux nombreux effets positifs.
- Les formés (1,3%) : en formation initiale ou continue, le Formé est un homme (65%) de moins de 45 ans. Malgré le sentiment d’épuisement et de surinvestissement professionnel, il estime bien maîtriser sa carrière et être attractif sur le marché de l’emploi.
- Les réorientés (0,7%) : une transition qui commence tôt puisque les 27-34 ans représentent 65% des Réorientés. Ce changement professionnel non accompagné semble plus souvent subi et remet en cause la satisfaction du réorienté face à sa vie professionnelle.
Vivre une transition et être satisfait de sa vie professionnelle
L’Observatoire propose également un focus sur les individus ayant connu une transition professionnelle et déclarant être satisfaits de leur vie professionnelle. Quelle que soit la tranche d’âge étudiée, la capacité à gérer sa carrière, le fait d’apprendre au quotidien et l’employabilité ressentie constituent des critères de satisfaction. Ces facteurs d’épanouissement étant aussi communs aux sondés n’ayant pas connu de transition professionnelle, il apparait fondamental d’accompagner les actifs quel que soit leur statut, notamment en développant leur employabilité.
Accompagner les projets
C’est l’enjeu de cet accompagnement qui a ensuite été débattu par Brice Teinturier, DGD d’Ipsos, Lionel Prud’Homme, directeur du LISPE/IGS-RH, François Moreau, président d’Altedia LHH, et Clara Deletraz, fondatrice de Switch Collective. Brice Teinturier a souligné les aspirations des individus à davantage de mobilité et de fluidité du marché de l’emploi. « L’entreprise de demain sera une organisation ouverte, organique, vivante avec une culture très forte. Aujourd’hui et plus encore demain, les salariés entrepreneurs seront acteurs de leur propre trajectoire professionnelle », a renchéri Clara Deletraz. « Nous sommes à un moment charnière », a conclu Philippe Martinez DG d’Adecco France. « Charnière, parce que le monde du travail connaît des mutations profondes : individualisation des rapports au travail, émergence et développement de nouvelles modalités d’emploi, transformation des métiers sous l’impact de la robotisation et de la digitalisation, nécessité de se former tout au long de sa vie. Notre rôle, au-delà de l’intermédiation, est désormais d’accompagner les trajectoires professionnelles des actifs en nous concentrant sur les potentiels des individus ».