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Thierry Marx : « C’est en pratiquant que l’on acquiert le rythme et l’attitude adaptée à l’entreprise »
Le célèbre chef étoilé Thierry Marx porte aussi le projet Cuisine mode d’emploi(s). Cette formation s’adresse en priorité aux jeunes sans diplôme, aux demandeurs d’emplois ou aux personnes en reconversion professionnelle. A l’occasion d’Osons la France, Thierry Marx interviendra pour le Groupe Adecco sur la thématique « L’emploi et ses mutations : Que ferez-vous en 2025 ».
En quoi vos méthodes diffèrent de l’apprentissage traditionnel, qui ne correspondait pas forcément aux jeunes sans diplôme et aux demandeurs d’emplois du projet Cuisine mode d’emploi(s)?
Tout d’abord, les stagiaires que nous accueillons à Cuisine mode d’Emploi(s), le centre de formation que nous avons créé à Paris dans le 20ème arrondissement, n’accueille pas uniquement des jeunes. Leur moyenne d’âge est de 35 ans et nous avons déjà formé des personnes de plus de 50 ans. La vocation de Cuisine Mode d’Emploi(s) est de permettre à des personnes éloignées de l’emploi, quelle qu’en soit la raison, de pouvoir bénéficier d’une formation courte, efficace, opérationnelle et qui lui permette de réintégrer un emploi très rapidement. Les seuls critères qui conditionnent l’intégration au sein d’une session de formation sont la motivation et la détermination ainsi que la cohérence avec le projet professionnel. Ces formations sont totalement gratuites. J’estime que l’aspect financier ne doit pas être un obstacle à un projet professionnel. David Goulaze, le chef formateur qui encadre nos stagiaires est un grand professionnel. Il lui tient à cœur de placer ses élèves en situation professionnelle tout au long du cursus d’apprentissage. A Cuisine Mode d’Emploi(s), tout se passe en cuisine. C’est en pratiquant que l’on acquiert non seulement les gestes professionnels mais également le rythme et l’attitude adaptée à l’entreprise. Même les savoirs théoriques et fondamentaux s’intègrent plus facilement en situation professionnelle.
Quelles valeurs d’entreprise leur enseigner pour qu’ils s’adaptent au monde professionnel de demain ?
La valeur principale, je dirais que c’est l’engagement. La formation, telle que nous l’avons conçue, requiert de la part des stagiaires comme du formateur un engagement sans faille. S’il existe un doute quant à la motivation, alors c’est perdu d’avance. Il faut de la persévérance et de la régularité dans l’effort. C’est valable lors de la formation mais également en entreprise. Nous ne cachons pas à nos stagiaires qu’ils devront affronter des difficultés mais qu’avec une réelle détermination, ils pourront les surmonter et s’épanouir dans les métiers de la restauration.
Comment apprendre à désapprendre et se reconvertir professionnellement après avoir exercé des années dans un domaine totalement différent ?
C’est encore par l’engagement plein et entier que tout devient possible même sans aucune base de cuisine. Je dirais même qu’il est parfois plus simple à quelqu’un qui vient d’un univers totalement différent d’acquérir les fondamentaux. A Cuisine Mode d’Emploi(s), je pense que nous avons formé des personnes issues d’à peu près tous les secteurs d’activité : la mode, la communication, le spectacle, l’armée …. Chacun a apporté sa vision. Et tous avaient une même passion pour la cuisine.
Crédit : Mandarin Oriental, Paris