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inspiRHations

mercredi 02 novembre 2016

A 22 ans, j’ai pris les commandes d’une entreprise internationale

Je suis à l’aéroport JFK à New York. En face de moi est assis Alain Dehaze, nous venons de passer en revue le compte rendu de l’atelier « narrative task force » du week-end dernier. Dans 20 minutes, nous embarquerons pour Buenos Aires. Un dernier brief à lire et un dernier rapport à rédiger après le décollage, puis il faudra dormir.

Voilà déjà trois semaines que mon aventure a débuté. Forte du mois passé aux côtés de Christophe Catoir, CEO du Groupe Adecco France, je me suis mesurée aux 49 autres CEO1Month du monde entier pour remporter le droit de passer un mois à vivre la vie d’Alain Dehaze, à ses côtés ; près de 55 000 candidats auront participé en tout au programme.

Comme avec Christophe, me voilà plongée au plus près du processus de prise de décision du groupe, mais cette fois, à l’échelle internationale. Revues opérationnelles des équipes d’une quinzaine de pays différents, échanges directs avec des clients, interview, entretiens candidats. 9 pays, 56 heures d’avions, 4 semaines.

Je découvre l’intensité du rythme de vie du CEO global, la résistance physique et mentale requise. C’est un poste qui nécessite d’être toujours sur le devant de la scène, de prendre position chaque jour auprès des équipes. Alain Dehaze n’en attend pas moins de moi : à chaque rendez-vous, chaque meeting, chaque revue, j’ai ma part de débriefing où je livre mon analyse. Les sujets qui me tiennent le plus à coeur ? La stratégie digitale, l’acquisition de talents, les attentes des millenials mais aussi leur craintes et leurs difficultés en termes d’accès à d’emploi. J’ai pu d’ailleurs m’exprimer à ce sujet au Global Apprentice Network qui se déroulait… à la Maison Blanche.

Le plus gros frein à l’emploi pour les jeunes de mon âge est de réussir à obtenir nos premières expériences professionnelles, car l’on nous reproche précisément d’en manquer. Un cercle vicieux qu’il faut à mon sens briser, à la façon du groupe Adecco qui a fait le choix pour ce programme d’évaluer 55 000 jeunes non pas sur le nom des entreprises figurant sur leur CV, mais sur leur capacité d’apprendre, leur personnalité, leur créativité, leur leadership, leur potentiel.

A 22 ans, les occasions de s’immerger au plus près de la réalité de l’entreprise sont rares. Le faire au plus haut niveau de management d’une multinationale du top 500, avant même d’avoir fini
mes études, c’était pour moi inimaginable. J’espère que ce programme peut inspirer d’autres acteurs économiques à offrir des expériences professionnelles authentiques à de jeunes talents pour leur permettre d’entrer sur le marché du travail avec des arguments solides.

camille-raconteCamille Clément
CEO1Month